Publié le décembre 17, 2019
Gaec de la Bazinière : un séchoir à luzerne pour plus d’autonomie

Dans la cadre de son accompagnement à la transition énergétique du monde agricole, LISEA Biodiversité a soutenu le Gaec de la Bazinière, dans les Deux-Sèvres, pour l’acquisition d’un séchoir à luzerne. Grâce à cet équipement, le Gaec, spécialisé dans la fabrication de yaourts, est dorénavant autonome pour l’alimentation de son troupeau et produit un lait de meilleure qualité. Ce qui va lui permettre de se lancer dans la production de fromages.

 

Vue du séchoir à luzerne de la BazinièreL’ensemble des étapes maîtrisées de A à Z

Le Gaec de La Bazinière, petite exploitation située sur la commune de Saint-Maixent-de-Beugné, dans les Deux-Sèvres, spécialisée dans la fabrication de yaourts, détonne particulièrement par rapport à ses homologues. En effet avec un cheptel de 75 vaches laitières sur 95 hectares, le Gaec, qui compte trois associés (Muriel Olivier, Thierry Chauveau, Vincent Bizon), emploie sept personnes et produit 2,5 millions de yaourts en pots sous sa marque, La Bazinière. Dans la majorité des exploitations, une telle surface ne fait pas vivre plus de deux personnes.

Leur secret ? L’autonomie. A la fois sur l’alimentation de leur troupeau que sur la production de leurs yaourts. « Nous maîtrisons la chaine de A à Z, de la fabrication à la commercialisation, souligne Vincent Bizon un des associés. Notre souhait est de bien vivre avec une exploitation qui tourne normalement sans être endettée. Aujourd’hui, nous avons trouvé cet équilibre. »

 

Vue d'un séchoir à LuzerneUne démarche respectueuse de l’environnement

Autre souci des trois associés : la recherche de la qualité environnementale pour offrir les meilleurs produits possibles. Les 95 ha sont destinés uniquement à l’alimentation du troupeau avec une grande partie réservée aux pâturages et le reste en production végétale, principalement du fourrage. Il y a cinq ans, la ferme a d’ailleurs prit un tournant dans le choix de l’alimentation de son troupeau en réensemençant ses terres en luzerne, légumineuse et protéagineuse. Cette démarche lui a permis d’adhérer en 2011 à la Charte Bleu Blanc Cœur, label qui garantit l’équilibre de l’alimentation des animaux pour améliorer celle des consommateurs. Elle peut aussi s’enorgueillir d’être certifiée HVE (Haute Valeur Environnementale) qui reconnait les exploitations engagées dans des démarches respectueuses de l’environnement.

 

 

Offrir un fourrage de qualité

Fort d’une production en lait de 700 000 litres, le Gaec en transforme aujourd’hui 520 000 litres en yaourt qu’il distribue dans les magasins fermiers, en grandes surfaces, dans les écoles et les hôpitaux et via certains grossistes.

Afin de tendre vers toujours plus d’autonomie, les trois associés ont décidé en 2018 de faire l’acquisition d’un séchoir à luzerne avec comme objectif : créer une fromagerie l’année prochaine de façon à transformer la totalité du lait produit. « Le but est d’utiliser le surplus que nous n’utilisons pas pour les yaourts étant limités par la demande. Plutôt que de fournir ce lait à la coopérative, notre souhait est de l’utiliser pour fabriquer un fromage au lait cru. » Ce qui impose une certaine contrainte : ne pas donner d’alimentation fermentée, type ensilage ou herbe enrubannée qui aurait un impact sur le goût et la texture du fromage. « D’où notre besoin d’acquérir un séchoir, seule solution pour offrir un fourrage de bonne qualité dans notre région plutôt humide. »

 

Un séchoir à luzerne« Sans l’aide de LISEA Biodiversité, pas de projet »

Le choix de l’équipement a porté sur un séchoir de 480 tonnes avec déshumidificateur. Coût de l’investissement : 480 000 €. « Nous avons été aidés sur ce projet à hauteur de 120 000 € avec un soutien de LISEA Biodiversité de 34 000 €. Sans cette aide, nous n’aurions jamais fait aboutir ce projet. »

Après deux mois d’utilisation, les premiers effets se font sentir. « Il y a une vraie différence sur la qualité du lait notamment en termes de matière grasse et de matière protéique. » L’investissement s’est aussi accompagné d’une mise en culture pérenne de 19 hectares de luzerne.

Cette autonomie alimentaire a aujourd’hui un double impact : « D’abord financier, nous n’avons quasiment plus besoin de recourir à des aliments complémentaires comme le tourteau, le colza ou le tournesol, et ensuite sur la bonne santé des vaches du fait d’une alimentation plus diversifiée. » Face à la réussite de leur exploitation, les trois associés gardent la tête froide : « On ne cherche absolument pas à capitaliser mais à vivre en ayant du temps à nous et à rester à une échelle familiale pour garder un outil transmissible », conclut Vincent Bizon.